Association Internationale des Amis de Rimbaud

samedi 3 décembre 2022

Le sonnet des Voyelles " de A à Omega" par Pierre Brunel le 10 décembre à l'Hôtel Littéraire Arthur Rimbaud (75010)

 

Pour la dernière conférence de l'année 2022, le professeur Pierre Brunel livrera devant les amis de Rimbaud ( dont il est aussi le président d'honneur) son analyse du sonnet des Voyelles qui célèbre son 150ème anniversaire cette année.
 
 
Les Voyelles furent composées en 1872 à l'Hôtel des Etrangers rue Racine qui accueillait les réunions du Cercle zutique.
 
 
Cette synesthésie des voyelles a pu aussi servir d'inspiration au musicien Ernest Cabaner pour transposer en musique le sonnet.
Pierre Brunel a donné un titre à sa conférence; "de A à Omega " fournissant un indice sur l'agencement des Voyelles qui ne suit pas l'ordre alphabétique latin AEIOU mais grec AEIUO. 
 
 
N'en disons pas plus pour vous laisser le plaisir de la découverte le samedi 10 décembre 2022 à l'Hôtel Littéraire Arthur Rimbaud , sur réservation .
 
 
 
 
 
Plus d'informations :
https://www.hotelslitteraires.fr/.../de-a-a-omega-le.../



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jeudi 10 novembre 2022

Thierry DARDART présentera son livre "L'honneur du capitaine Rimbaud" le 19 novembre à Paris.

 Thierry DARDART présentera son livre "L'honneur du capitaine Rimbaud" le  samedi 19 novembre à Paris à 15h à la Société des Poètes Français , 16 rue Monsieur Le Prince .

 

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dimanche 12 juin 2022

Sur les pas de Rimbaud à Montmartre Balade proposée par Christophe Arnaud le 18 juin à partir de 10h

 

Sur les pas de Rimbaud à Montmartre
Balade proposée par Christophe Arnaud
Samedi 18 juin à partir de 10h
 

De l’arrivée du jeune Arthur Rimbaud rue Nicolet un jour de septembre 1871 aux portraits photographiques dans l’atelier de Carjat rue Notre-Dame-de-Lorette, vous êtes convié à une descente en pente douce de la butte Montmartre. Récit de l’intrusion du “nourrisson des muses” dans le foyer du couple Verlaine chez les Mauté de Fleurville
 
 
 
 
 
 
– évocation de la Commune au pied du Sacré-Cœur là où elle commença –


 
 
arrêt place Pigalle, rendez-vous des rapins et de la bohème chevelue au Rat Mort  
traversée de la Nouvelle Athènes, épicentre du demi-monde et du milieu artistique et littéraire. 
 
Nous croiserons entre autres: Charles de Sivry, Edouard Manet, Jean-Louis Forain,

Ernest Cabaner,
 
Charles Cros

Mathilde Mauté,
Louise Michel
 
Etienne Carjat

 
L'absinthe par Manet, 


 
 
Rendez-vous à partir de 10h00 - départ 10h30 au Métro Château Rouge
Durée estimée : 2 heures tout en descente !
Métro à l’arrivée : Notre-Dame-de-Lorette











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samedi 4 juin 2022

Promenade sur les pas de Rimbaud à Paris 1ère partie samedi 11 juin: Rive gauche

Le Paris de Rimbaud : 1ère partie : Rive Gauche
Voici le programme de la promenade rimbaldienne du samedi 11 juin.
Rendez-vous à partir de 14h30 place Saint-Sulpice, devant la fresque du Bateau Ivre que nous quitterons à 15h. La ballade doit durer deux bonnes heures.
Nous emprunterons un parcours avec 14 points d'intérêt.
 

 
1. 15h Angle rue Bonaparte/ Vieux Colombier : diners des Vilains Bonshommes septembre 1871 - mars 1872 « Grâce et disgrâce »  
 
Le coin de table de Fantin-Latour
2. 15h10 Bd Saint Germain , crochet par la Société Française de Géographie, « Poète-et-explorateur » ( rapport sur l’Ogaden/ Ogadine) 
 
3. 15h20 Rue Bonaparte, Editions Artistiques, (séjour de février 1871, Paul Demeny, destinataire de la lettre du voyant de mai 71)
 
4. 15h30 Rue des Beaux-Arts, atelier Fantin-Latour, le coin de table, 1872




5. 15h45 Rue de Buci, "un poète à sa fenêtre" automne 1871
 

6. 16h Rue Séguier ; Charles Cros en 1871, intervention de Christophe Arnaud
Charles Cros
7. 16h20 Rue Racine: l’album Zutique 1871/les Voyelles 1872 

8. 16h30 Théâtre de l’Odéon , 15 novembre 1871 « Mlle Rimbaud » 

 
9. 16h35 Rue Rotrou, Café Tabourey, octobre 1873, Germain Nouveau 
Germain Nouveau
10. 16h40 Rue Monsieur le Prince : le 1er hôtel de la lettre de « jumphe 1872 »

11. 16h45 Rue Victor Cousin, Hôtel de Cluny : jumphe 72,  "j’ai une chambre jolie" 

 
12. 16h55 176, Rue Saint Jacques : l’académie d’absomphe. 

 
13. 17h Luxembourg, (passage par le mur des fusillés de la Commune) statue de Verlaine de 1911, évocation du rôle de Verlaine dans la postérité de l’œuvre de Rimbaud

 
 
14. 17h15 fin de la visite : dispersion dans le Luxembourg ou retour par la rue Férou à la place Saint-Sulpice jusqu’au stand des amis de Rimbaud.
 

 
 
Les horaires sont donnés à titre indicatif mais peuvent permettre aux retardataires de nous rejoindre en cours de route. 
 
 
La seconde partie de la promenade rimbaldienne sera dirigée sur la rive droite par Christophe Arnaud le samedi 18 juin . Plus d'informations à venir.




 

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samedi 23 mars 2019

Prochaine réunion à Paris le samedi 13 avril 2019

kakemono à la librairie Rimbaud
kakemono à la librairie Rimbaud
La prochaine réunion des amis de Rimbaud aura lieu le samedi 13 avril (au lieu du 20 avril ) à 16h à  la Société des Poètes Français 16 rue Monsieur le Prince dans le 6ème arrondissement.

Cette réunion donnera l'occasion de visionner un diaporama de nos activités depuis 2016.
kakemono Rimbaud Vivant  à la librairie Rimbaud

kakemono à la librairie Rimbaud



la tombe d'Arthur Rimbaud




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mardi 15 janvier 2019

Communiqué : Assemblée Générale du 19 janvier 2019

Assemblée Générale du 19 janvier 2019

L'Assemblée Générale de l'association des amis de Rimbaud aura lieu le samedi 19 janvier 2019 à partir de 15h30.

Les adhérents à jour de leur cotisation pour l'année 2018 sont invités à venir à la Société des Poètes Français située au 16, rue Monsieur Le Prince dans le 6ème arrondissement.



page d'accueil du nouveau site web, illustrée par un dessin d'Ernest Pignon-Ernest

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lundi 19 septembre 2016

ARTHUR RIMBAUD – ALFRED ILG, UNE RENCONTRE EN AFRIQUE. Par Chantal Moret

 L'actualité de l'exposition Ilg au Musée Rimbaud de Charleville-Mézières nous incite à republier le compte-rendu de la conférence donnée par Chantal Moret, le 12 décembre 2015à la Société des Poètes Français.
 
Maison d'Alfred Ilg. Photo prise dans la vitrine du cabinet de curiosités du Musée Rimbaud



 ARTHUR RIMBAUD – ALFRED ILG, UNE RENCONTRE EN AFRIQUE.
Compte-rendu de Sylvain Delbès, vérifié et validé par la conférencière.



Alfred Ilg est né en Suisse à Frauenfeld le 30 mars 1854, un peu plus de six mois avant Arthur Rimbaud. 
Il a étudié à l ‘école polytechnique de Zurich dont il sort avec un diplôme d'ingénieur.

Le roi Ménélik II, roi du Choa, et qui souhaite moderniser son pays va s’adresser à une compagnie suisse établie à Aden pour recruter un ingénieur. Pourquoi la Suisse ? Parce que c’est un des rares pays d’Europe qui ne soit pas colonisateur. Engager un ingénieur helvétique offre une garantie d’indépendance à Ménélik vis-à-vis de pays comme la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et l’Italie qui ont déjà des implantations en Afrique et qui convoitent la région.  Alfred Ilg va postuler.  Il sera choisi.  Il quitte la Suisse en 1878 et au terme d’un voyage de neuf mois, avec de longs séjours où il est bloqué pour des raisons administratives, il arrive enfin à Ankober en 1879.




Il  faut souligner qu’au cours de la même année 1878, Arthur Rimbaud traverse la Suisse, si l’on se réfère à sa lettre du 17 novembre qui narre son voyage à pied dans « l’embêtement blanc » du col du Gothard.

En 1879, l’Abyssinie est un pays essentiellement agricole et manque d’ouvriers qualifiés. La capitale Entoto se trouve à 3200 mètres d’altitude.  Ilg, en accord avec Ménélik, la fait descendre d’un cran et commence la construction d’Addis-Abeba (nouvelle fleur), située à 2400m. d’altitude pour en faire sa nouvelle capitale.
Les premières années d’Alfred Ilg en Abyssinie sont essentiellement consacrées à dresser un état des lieux et des nécessités en infrastructures du pays, afin d’établir des plans de modernisation par ordre de priorité. Cette période permet également à l’ingénieur d’apprendre la langue, l’Amharique, qu’il parle couramment et écrit presque aussi bien au bout de trois ans. Par la suite, Ilg construira des ponts, des routes et développera les communications, services de postes, téléphones et télégraphes.

Rimbaud arrive à Aden au début du mois d’août 1880 et après une période d’essai, il est affecté à la surveillance du tri du café sous la direction d’Alfred Bardey.
Assez rapidement, Rimbaud commence à se plaindre de ses conditions de travail et de vie. Son patron, soucieux du bien-être de ses employés, propose à Rimbaud d’ aller seconder le gérant dans le comptoir qu’il vient d’établir à Harar.

Il confie aux siens son désarroi et son intention d’aller plus loin, vers Zanzibar, destination récurrente et idéale mais où finalement il n’ira jamais.  Il a perpétuellement le sentiment d’être exploité, volé, escroqué et traduit l’acrimonie contre son employeur dans ses correspondances.  




Quand on se penche sur les lettres que Rimbaud écrit, au delà de ce que cela nous apprend factuellement, on reconnaît bien son ironie quasi perpétuelle.  Le Rimbaud des années 1871-1872 maniait déjà le sarcasme, et on peut remarquer que les saillies de l'employé de Bardey et ses considérations tant sur son patron que sur les indigènes et même les affaires politiques éthiopiennes font écho au ricanement impertinent du poète lorsqu'il perturbait le dîner des Vilains Bonshommes.

Un autre écho de cette jeunesse est la facilité qu'a Rimbaud pour les langues.  Comme Alfred Ilg, Rimbaud a entrepris d’apprendre la langue locale de même que l’arabe et l’oromo.

En mars 1881, Bardey charge Rimbaud de mener des expéditions commerciales dans le pays dont il revient à chaque fois exténué, parfois malade et souvent déçu. 
En 1882, de retour à Aden, Rimbaud supporte mal le style de vie coloniale ainsi que le climat. Il est vrai qu’Aden est situé dans le cirque d’un cratère volcanique éteint mais ce n’en est pas moins une fournaise.



Dans une lettre écrite en 1883, Rimbaud confie ses souhaits de fonder une famille, d’avoir un fils qu’il éduquerait pour en faire un ingénieur. Signe que les sciences et techniques l’attirent toujours, dix ans après une « Saison en Enfer » où il mettait déjà la Science au-dessus de tout, le seul salut de l’Homme.
Il commande par ailleurs à sa mère de lui faire parvenir du matériel ainsi que des livres techniques très pointus pour ingénieur en génie civil.
Sa frustration intellectuelle l’obsède, même si on peut le soupçonner de souffrir d’un complexe de supériorité. La réalité est qu’en dehors de conversations philosophiques avec le père Joachim et l’explorateur Jules Borelli, les occasions pour Rimbaud de satisfaire sa soif de savoir sont rares.  Il songe toujours à partir pour Zanzibar, ou bien au Tonkin, ou même à Panama où le canal est en construction.


En janvier 1884, Rimbaud annonce à sa famille la fermeture de l’agence à Harar, la compagnie Mazeran, Viannay, Bardey et Cie ayant fait faillite en France.  Rimbaud se retrouve donc sans emploi à Aden.

En juillet, Alfred Bardey réussit à remonter une entreprise et reprend Rimbaud jusqu’à décembre 1884.
En janvier 1885, faute de mieux, et malgré des affaires peu florissantes, Rimbaud accepte de prolonger son contrat pour Bardey avec qui les relations se dégradent.

C’est en septembre 1885 qu’il se voit proposer un marché de ventes d’armes par Pierre Labatut dont le destinataire est le roi du Choa Ménélik. Le roi abyssin commande légalement des armes à plusieurs marchands mais les règles commerciales fixées par les Britanniques sont soumises à de fréquents changements, rendant ce commerce souvent illégal.

Pierre Labatut meurt de maladie en décembre 1886, laissant Rimbaud mener seul la livraison à Ménélik.  Et quand Rimbaud arrive enfin devant le roi en février 1887 ce dernier lui répond ne plus en avoir besoin, arguant que les armes livrées sont dépassées, mais accepte de les prendre toutefois au titre du règlement d’une dette de l’associé de Rimbaud, Labatut qui hélas n’est plus là pour confirmer ou contester. C’est une très mauvaise opération pour Arthur Rimbaud.

Ménélik a entretemps été séduit par les avances diplomatiques des Italiens et de leur ambassadeur Pietro Antonelli qui souhaitent le voir monter sur le trône d’empereur d’Ethiopie après avoir vaincu son suzerain le roi Johannès.  Les Italiens, disposés à fournir des armes modernes à prix cassés, sont des concurrents imbattables pour Rimbaud et même Alfred Ilg qui commerçait lui aussi avec le roi en lui revendant des fusils réformés de l’armée Suisse.

L’interposition des Italiens dans les affaires éthiopiennes a eu d’ailleurs pour effet d’évincer l’ingénieur suisse des affaires politiques. C’est dans ce contexte qu’Arthur Rimbaud et Alfred Ilg ont été amenés à se rencontrer à Entoto en avril 1887.

En été 1887, Rimbaud passe quelques semaines au Caire pour se reposer.  Dans une lettre à sa famille, il mentionne pour la première fois de fortes douleurs, souvent paralysantes, signes avant-coureurs de la maladie qui l’emportera.

A partir de janvier 1888, Ilg et Rimbaud entretiennent une correspondance assidue et c’est au travers de ces échanges dont le sujet tourne essentiellement autour des affaires commerciales qu’on peut mesurer leur estime réciproque.

Ilg apprécie la tournure d’esprit de Rimbaud, et a détecté chez lui un tempérament qui est pourtant assez éloigné de ce que Rimbaud montrait si on se réfère aux témoignages de ceux qui l’ont côtoyé dans ces régions.  Ilg écrit à Rimbaud depuis Zurich où il passe neuf mois en 1888.  Si nous connaissons aujourd’hui le contenu bilatéral de cette correspondance, c’est grâce à la rigueur méticuleuse d’Alfred Ilg qui recopiait en double les lettres qu’il écrivait, gardant une trace de ce qu’il avait envoyé.
Rimbaud et Ilg nourrissent des projets en communs, notamment celui de construire des usines au Choa, afin de faire travailler les Éthiopiens, et d’œuvrer à favoriser une fabrication locale.

1889 va être une année cruciale. Les Italiens ont livré leurs armes, avec 400 000 munitions à bas prix tandis que Rimbaud cherche toujours à écouler ses armes obsolètes : 1750 fusils à capsules et 20 Remington.

Le coup de théâtre va venir de la mort inattendue de l'empereur Johannès dans une opération militaire contre les rebelles Madhistes.  S’il n’y a plus de guerre, Ménélik II n’a plus besoin des Italiens.  Mais ces derniers ne se laissent pas évincer si simplement.  Le 2 mai 1889, ils font signer à Ménélik le traité d’Uccialli  qui place son pays sous la tutelle italienne grâce à une subtilité de traduction entre l’Amharique et l’Italien. Informé de l’arnaque par Ilg, Ménélik II veut faire annuler le traité.  Les Italiens refusent.  Ilg revient en grâce auprès du Négus.  Il recevra le titre de Commandeur et sera décoré de l’ordre de Salomon.  Le 3 novembre 1889, Ménélik est couronné empereur sous le titre de Négusa Nägäst (roi des rois).


Les affaires vont pouvoir reprendre mais ce n’est pas aussi simple. Dans une lettre à Rimbaud, Ilg lui explique qu’il ne peut pas vendre son « bazar » aussi facilement que Rimbaud le souhaiterait.
Ilg sait qu’il peut parler franchement avec Rimbaud et même démêler des malentendus, comme celui d’une lettre où Rimbaud demandait à Ilg de lui trouver une mule et deux esclaves pour son service. Cette lettre a fait couler beaucoup d’encre et causé la fausse réputation d’un Rimbaud esclavagiste. Ilg a de toutes façons refusé tout en rendant hommage aux « bonnes intentions » de Rimbaud.  On le sait bien, c’est plus le témoignage d’un écart de langage de Rimbaud que celui d’une activité de traite négrière, il y a un fossé entre le souhait de requérir à une paire de manutentionnaires probablement sous-payés et la traite des esclaves qui était exclusivement réservée aux Yéménites et strictement interdite aux Européens. Un blanc n’aurait pas survécu une journée si par malheur il s’était livré à ce commerce.

En 1890, Rimbaud  confie aux siens : « je me porte bien dans ce sale pays » signe que ça ne va pas si bien que ça. Il avoue se sentir vieillir et compare ses cheveux blanchis aux perruques poudrées de l’Ancien Régime. Il doit certainement ressentir des douleurs osseuses mais n’en fait pas état à Alfred Ilg.  Le mal-être de Rimbaud nous démontre qu’il poursuit indéfiniment sa route sur le « long et raisonné dérèglement de tous les sens ».  
 
En janvier 1891, Ilg annonce à Rimbaud son départ pour la Suisse, prévu à la fin mars.  Il espère rencontrer Rimbaud à Harar : « J’aurai probablement à vous proposer une bonne affaire et sûre ».  On sait que les deux hommes ne se reverront plus.  Tandis que les problèmes de santé de Rimbaud s’aggravent, il est évacué vers la côte le 7 avril 1891.

Le 20 mai, il est débarqué à Marseille où on l’ampute de sa jambe droite.
Il rentre à Roche le 20 juillet. Mais sa convalescence se passe mal, son état empire. Il retourne le 20 août à Marseille où il espère se soigner et surtout être à proximité du port pour repartir à Aden dès qu’il se sentira mieux. Mais la maladie s’est propagée et il meurt le 10 novembre, le lendemain même d’une lettre où il donnait des instructions pour son embarquement.

Alfred Ilg n’apprend le décès de Rimbaud qu’en 1892. Il en fait état dans une lettre peu empathique quant au sort de Rimbaud.

L’empereur Ménélik II donne son accord en 1894 pour la construction de la ligne de chemin de fer qui doit relier la capitale Djibouti à Addis Abeba.  La Compagnie impériale des chemins de fer Ethiopiens est fondée cette même année.  Mais les travaux vont être retardés par les Italiens qui déclarent la guerre au Négus en 1895.
Les Italiens seront défaits à la bataille d’Adoua en 1896. On pense qu’Alfred Ilg a pu jouer un rôle en faisant retarder des renforts italiens bloqués à Port-Saïd. La guerre se termine par un traité de paix entre l’Italie et l’Ethiopie dont le texte a été rédigé par Ilg.


En mars 1897, Alfred Ilg reçoit l’Etoile d’Éthiopie, plus haute distinction de l’époque.  Seuls deux autres étrangers, un Français et un Russe, en ont été honorés.  La même année, les travaux commencent enfin, mais les difficultés s’accumulent.  Les ouvriers abyssins qui viennent des hauts plateaux d’Éthiopie peinent dans le désert plat et rocailleux où le premier tronçon est construit.  La construction est coûteuse, et la France qui finance n’est pas très motivée puisqu’elle n’est pas directement concernée en tant que pays colonisateur dans cette région.  Les puissances européennes voient aussi d’un mauvais œil l’œuvre d’ Alfred Ilg, un ingénieur indépendant de son pays, et qui permet à Ménélik de s’affranchir de l’influence des pays colonisateurs, d’autant que Alfred Ilg s’est fait offrir par l’empereur des terrains à chaque extrémité de la ligne, coupant l’herbe sous le pied aux convoitises extérieures.  Soucieux de cette délicate situation diplomatique, le Négus ne se rendra pas à l’inauguration du premier tronçon (Djibouti-Diré Daoua) en 1903.

Alors que les travaux du deuxième tronçon doivent débuter, la France marque le pas dans le financement. Sentant là une opportunité de s’implanter dans la région, les Britanniques se manifestent, ce qui va réveiller l’intérêt des Français, fondant dans la foulée la Compagnie Impériale du chemin de fer Franco-Ethiopien.  La reprise effective des travaux a lieu en 1911 avec le tronçon allant de Dire Daoua à Haouache.  Le pont ferroviaire sur l’Haouache est l’œuvre d’Ilg.
Le dernier tronçon sera achevé et la ligne Djibouti-Addis Abeba, inaugurée le 9 mai 1917 ce qu’Alfred Ilg ne connaîtra pas car il meurt en Suisse le 7 janvier 1916 à 61 ans.  La construction de la ligne de chemin de fer reste la grande ambition et la grande œuvre d’Alfred Ilg.  Il en est le concepteur. 

 Ce sont les lettres échangées entre Alfred Ilg et Arthur Rimbaud qui ont permis de reconstituer la nature de leurs relations, qu’elles soient amicales ou professionnelles. Elles éclairent également le contexte géopolitique et social dans lequel les deux hommes ont évolué. Toutes ces lettres ont été conservées par la famille d’Alfred Ilg.  Celles de Rimbaud à Ilg ont été remises en 1959 par son petit-fils, Dieter Zwicky à Jean Voellmy qui a entrepris de les étudier.

Les recherches ont consisté notamment à approfondir certaines informations et identifier les noms de toutes les personnes citées par Rimbaud et par Ilg.  Plus tard, Mme Zwicky-Ilg, fille d’Alfred Ilg, a remis à Jean Voellmy les lettres de son père (qu’il recopiait toujours) à Rimbaud.  Parmi celles-ci, se trouvait une lettre de la main de Rimbaud datée d’avril 1890, encore cachetée et qui portait sur l’enveloppe la mention en allemand « N’a pas été délivrée par ordre de R. »
Jean Voellmy l’a ouverte le plus soigneusement possible et a pu la lire.

Rimbaud y réclamait encore 4000 thalaris en dédommagement de sa mévente de fusils.  Il recevra à la place 11480 kg de café qu’il ne savait pas comment écouler correctement et 675 fraslehs.
En 1965, Jean Voellmy a publié la correspondance d’Alfred Ilg et Arthur Rimbaud.  Cette correspondance, revue en 1995, figure aujourd’hui intégralement dans la dernière édition de la Pleïade.






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dimanche 11 septembre 2016

Regroupement de commentaires au sujet des "programmations secrètes d'une généalogie"



1713 : Mariage de Gabriel Rimbaud avec Claudine-Plaisant, leur enfant sera Jean François, né en 1730











Afin de leur donner de la visibilité , nous avons regroupé en tête de blog les trois commentaires récents d'un internaute "Espace Blog" au sujet d'une conférence donnée en  janvier 2016 programmations secrètes d'une généalogie".



http://lesamisderimbaud.blogspot.fr/2016/02/les-programmations-secretes-dune.html


 A l'instar d'Anne Camus, notre commentateur semble avoir fait des recherches approfondies sur la généalogie d'Arthur Rimbaud, ce qui est permis à toute personne qui s'en donne la peine.

 Nous  publions ces commentaires tels quels dans la mesure où bien que nous n'ayons pas les moyens de vérifier ses sources, nous partons du principe que ces informations sont plausibles et nous considérons qu'elles ont tendance à soutenir plutôt que contredire les recherches de la conférencière.

 


commentaire n°1
 "[...] Pour ce qui concerne la soif d'apprendre, de découverte et d'aventures, je tiens à me référer à la généalogie des Rimbaud de Nantilly petit bourg près de Gray. A la naissance de Claudine (08/03/1721) et de Jean François Rimbaud (9 ans plus tard), leurs parents (ouvriers vignerons) n'étaient pas en mesure de signer (illettrés).


acte de naissance de Jean François Rimbaud daté du 27 novembre 1730, signé par le vicaire de Nantilly.


Jean François a acquis le savoir signer (sic) et donc lire au cours de sa formation de tailleur d'habits (sic) [erreur corrigée plus loin, ndlr] , la profession de son grand-père maternel (Michel Brodt, natif de Rilsheim, Basse Alsace (Spire-Landau/Wissembourg-Lauterbourg) Son épouse, Marguerite Brodt/Brotte n'était pas en mesure de signer à son mariage.


 Le couple Rimbaud-Brodt (Brotte) aura deux enfants ; Jeanne Dijon ND née 1/12/1778 décédée le 29/08/1779 et suivi 8 ans plus tard de Didier.
Le parrain de Jeanne a signé mais pas la marraine, une soeur de Marguerite. Le parrain et la marraine de Didier savent signer. Je pense qu'il y a à partir de la génération de Jean François, le désir de ne pas perdre l'acquis de savoir lire et écrire.
Marguerite Rimbaud, née Brodt/Brotte a t-elle su par la suite signer et lire et quel a été le déclencheur?
Je vois dans "la fuite" de Jean François la peur du retour à l'obscurantisme (ne plus savoir lire et écrire), cette peur qui a fait fuir aussi Frédéric vis à vis de Vitalie Cuif qui n'a qu'un seul livre, la Bible."

commentaire n°2 :

"Oups, une petite erreur dans mon commentaire ; Jean François est compagnon cordonnier et non tailleur d'habits, en 1777 à son mariage avec marguerite Brodt/brotte (en seconde noce pour Jean François). 

Didier Rimbaud, porte le prénom de son parrain ; Didier Vemoillot, la marraine Elisabeth Parin. Dans l'entourage familiale de Nantilly, il y a Guillaume Rimbaud, le parrain de Jean François qui a un fils dénommé Affricain en référence à Affrique évêque qui fuyait les wisigoths. Le sens du prénom, affricanus, désigne une personne qui se frotte à une/des autre/s.  "

1683 naissance de Brigitte CHANTEREY,

Mariage de Brigitte Chantery avec Guillaume Rimbaud, en 1708, parrain de Jean François Rimbaud






commentaire n°3

 "Mais cela n'a aucun sens avec le Continent Africain. C'est en faisant une recherche web, où une data généalogique intégrait Affrique comme enfant de Gabriel Rimbaud et de Claudine Plaisant (je ne citerais le nom du site et du porteur d'arbre véritable amateur comme certains bonshommes).
 J'ai fouillé les registres en ligne de la Hte Saône, Nantilly (registres ne commençant qu'en 1680 et en latin jusqu'en 1684) où j'ai pû constater qu'Affrique n'était pas un enfant de Gabriel, l'arrière-arrière-grand-père d'Arthur. 



Le fait marquant de l'article blog c'est "la puissance" des chiffres.

Ce qui serait intéressant c'est d'étudier en profondeur la généalogie, notamment sur le savoir signer et lire, des Rimbaud de Nantilly, de la Famille Méo de Selongey dont descend Jean François. C'est une valeur importante en terme de recherche généalogique dans la mesure où celle-ci peut se perdre.

Lien vers un site d'un descendant de la Famille Radiguet ; Maurice Radiguet a des parentés avec Arthur. http://s.radiguet.free.fr/pages/Parentes/Rimbaud.htm 


Cordialement, un natif des Ardennes, de Villers-Semeuse. "




Suite du commentaire  (11/09/2016)

[commentaire personnel]
L'élément le plus important dans une étude généalogique c'est de savoir si la personne sait signer donc lire en plus de sa profession ou de celle de ces parents/parrain et marraine (si c'est un baptême). Les Parents de Jean-François étaient illettrés à la naissance de Claudine et de Jean François. Jean François a acquis certainement le savoir au cours de son apprentissage. Savoir qui peut se perdre (manque de temps, ou par une vie austère, Vitalie Cuif)

La seconde épouse de Jean François, Marguerite Brodt/Brotte ne savait pas signer, la tante maternelle de Jeanne (1/12/1778-29/08/1779) et de Didier ne maitrisait pas ce savoir. Il faudrait faire une recherche sur sa première épouse, était-ce sur Dijon pour savoir s'il y a eu une descendance au regard de l'âge de Jean-François à son second mariage ; 47 ans.

L'ancien régime avait comme politique de mener à la maitrise de la compréhension de l'écrit.

J'ai eu de la chance de tomber sur l'acte de mariage de Jean François dans la mesure où Dijon est composé de 5 paroisses, et le coin haut de la page était corné (micro-filmage de 1969).

mariage de Jean-François RIMBAUD en 1777




Le Mariage a eu lieu à la Paroisse Notre Dame,
La première naissance/baptême, Jeanne (1/12/1778-29/08/1779) à la Paroisse Notre Dame
La seconde naissance/baptême de Didier (19/04/1786) sur la Paroisse de Saint Nicolas.

Je ne pense pas qu'il y ait eu un troisième enfant ; Marguerite Brodt/Brotte étant âgée de 36 ans à la naissance de Didier.
Il faudrait faire des recherches sur la Famille Rimbaud de Nantilly pour voir si le couple Gabriel Rimbaud et Claudine Plaisant, ouvriers vigneron ont eu plus que deux enfants, au regard de leur ressources et conditions alimentaires. Y a t-il eu un mimétisme ?
Remarque : Les registres BMS de Nantilly-Bouhans débute en 1680 et les 4 premières années, les actes sont rédigés en Latin (contraire à l'Edit de Villers-Cotterêt) et uniquement baptêmes et mariages, pour la fin des années 1680/90. (Rimbau/X/T/D)





1806_décès_Africain Rimbaud 1806


Je n'ai pas trouvé d'acte pour le décès d'Affricain, fils de Gabriel pour lier l'autre Affricain, fils de Guillaume, à Jeanne Antoine Montandon. Il faut que je me réfère à l'acte de mariage d'Affricain, fils de Gabriel, et de jeanne Antoine Montandon pour connaitre l'age approximatif de l'épouse et pour affirmer/confirmer certaines naissances du couple au regard de l'age (de l'épouse et de l'âge maximal de vie de l'époque). Affricain, fils de Gabriel, était toujours en vie en 1791, date d'un acte de mariage d'un de ses fils né vers 1777 de la même épouse. Le fils doit être mineur car Affricain est désigné en tant que curateur (moins de 25 ans).

Le registre dans les années 70 et 80 de 1700, est difficilement lisible. Les données que j'ai mis en ligne devraient théoriquement intéresser de potentiels descendants Rimbaud du ban de Nantilly. Les registres Républicains sont de qualités médiocres.



Ces documents  sont issus des AD en lignes, détourés certes du format micro-film.


 L'acte de baptême de 1683 de Brigitte CHANTEREY est intéressant concernant le Latin ; fille s'écrit classiquement puella (les actes du début, 1673, fille s'écrit puella) , ici c'est filia (opp. filiu), l'évolution typique Franco-Provençal parlé d'Oc de transition avec le parlé d'Oï (limites septentrionales en Bourgogne : Brionnais-Charolais-Maconais) incursion jusqu'à Dijon (foires).



Il est à noter que le prénom Affrique (Afrique), décliné Affricain (africain) est populaire en 1700 dans ce secteur de la Province Franche Comté dépendant soit du Diocèse de Dijon et/ou celui de Langres.



Chez les deux frères issus du couple Pierre Rimbaud et de Germaine, il y a 2 garçons dénommés Africain ET surtout qui ont aimé et partagé la même femme ; Jeanne Antoine Montandon, le second cousin s'étant marié suite au décès du cousin (il y a une descendance avec le premier), fils de Gabriel.
Le "triolisme" est une composante de la famille Rimbaud.

J'ai aussi constaté la présence sur différents actes des registres la présence d'un Claude Rimbaud. Il n'était pas rare dans certains secteurs de province que des lettrés séculiers en absence de prêtre/curé (il y a eu dans les années 1680/90..., une pénurie de prêtres) prennent en main le suivi des registres et d'être adjoint/témoin en la présence du Curé.

Je n'ai pas trouvé sur le registre des décès (Bouhans et Nantilly), débutant en 1673, d'acte au nom de Pierre Rimbaud, ni pour Germaine Laurer. (l'encre sur certaines pages est très claire)

Pour les baptèmes, le registre débute en 1673 (Bouhans et Nantilly). De 1673 à 1684 (pour les deux registres) la langue d'usage est le Latin classique, puis dégradé tendance Franco-Provençal. Je n'ai pas trouvé l'acte de baptême de Gabriel vers 1685 (recherche encadrée entre 1680/1690) peut être est il né ailleurs.
 



Bien amicalement,
Hervé GAYET





Affichage de Acte_mariage_JF-RIMBAUD_&_lien-Radiguet.pdf en cours... Page 1 sur 2
Publié par Sylvain Delbès à 06:48 Aucun commentaire:
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